Najm al-Dîn Kubra (1145/46-1221)
Grâce soit rendue à DIEU qui nous a enseigné le langage des oiseaux, qui nous a protégés des calamités du sort, qui nous a fait voir les signes qui jalonnent l'itinéraire, grâce redoublée pour l'éternité sans fin, et bénédiction perpétuelle sur Son envoyé.
Apprend ô mon ami ! - que DIEU t'assiste dans ce qu'Il aime et dont Il est satisfait - que le but de l'aspiration est DIEU et que l'aspirant est une lumière venue de Lui. DIEU n'enveloppe personne d'obscurité. En chacun se trouve un esprit issu de Lui et une intelligence qui sont Siennes.
Pour chacun Il a disposé une entente, des vues, et des organes internes. Les gens restent frappés de cécité sauf celui à qui DIEU a dévoilé l'obscure enveloppe, laquelle n'est pas une chose extérieure à eux mais vient plutôt d'eux car elle est l'obscurité de leur corps.
Ô mon ami ! ferme donc tes paupières et contemple ce que tu vois. Si tu dis que tu ne vois rien à ce moment, c'est une faute qui vient de toi. En vérité tu vois, mais du fait que l'obscurité du corps est trop proche de ton regard, tu ne la perçois pas. Si tu désires la trouver et la regarder en face de toi, tout en fermant tes paupières, atténue quelque chose de ton corps. La voie pour l'atténuer et pour s'en éloigner demande peu de mortification. Le sens de la mortification est de consacrer ses efforts à lutter contre pour repousser les ennemis, voire à les tuer (1). Et les ennemis sont le corps, l'âme, et le démon.
L'éffort dans la lutte dépend étroitement de voies
La première consiste à diminuer progressivement la nourriture, car le corps, l'âme et le démon trouvent une aide dans la nourriture. Lors donc que la nourriture diminue, leur emprise diminue. La seconde est d'abandonner son libre arbitre et de l'anéantir en le fondant dans celui d'un maître accompli, dans l'espoir qu'il choisira pour soi ce qui corrige. Car on est tel l'enfant ou de l'adolescent qui n'atteint pas la maturité des hommes adultes, ou comme l'inconscient prodigue. Tout cela implique qu'il faut aux hommes un tuteur, un maître, un juge, ou encore un roi chargé de diriger leurs affaires.
La troisième des voies est celle de Junayd - que DIEU sanctifie son précieux esprit - qui repose sur huit conditions : maintien en permanence des ablutions, permanence du jeûne, permanence du silence, permanence de la retraite spirituelle, permanence de l'invocation qui consiste en " il n'y a de divinité sinon DIEU ", permanence du lien intérieur avec le maître et du recours à la science des incidences intérieures en fondant son mode d'être dans celui du maître, permanence du rejet des pensées conscientes, permanente application à abandonner l'opposition à DIEU dans tout ce qui lui vient de Lui, que ce soit un malheur ou un bien, et à s'abstenir de demander d'accéder au paradis ou d'être sauvé du feu.
à suivre...
source : Les éclosions de la beauté et les parfums de la Majesté (Najm al-Dîn Kubrâ)
1. Il faut les immoler par le sabre de la sincérité, c'est à dire de l'invocation, comme il le dit dans son commentaire coranique pour expliquer l'omportance du sacrifice des animaux attribué aux hommes.
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