jeudi 19 décembre 2013

La prière en Islam, la sacralisation corporelle: les ablutions - Eva de Vitray

Le musulman (ou la musulmane) qui accomplit la prière doit se trouver en état de pureté rituelle, vêtu décemment et ayant purifié par les ablutions prescrites les parties du corps susceptibles d'avoir péché.
L'ablution aura donc un double caractère, de propreté du corps et, en même temps, symbolique : l'eau lustrale est un signe de la purification morale employée; on lave les mains qui peuvent avoir frappé, la bouche qui s'est peut-être livrée à la médisance, etc... Un aspect psycho-physiologique des ablutions est aussi la déconnection d'avec les tracas et la chaleur du jour, le passage du profane au sacré.

Les ablutions se font avec de l'eau propre et, si possible, courante. A défaut d'eau, en voyage, en cas de maladie, il est permis de remplacer l'eau par du sable, de la terre pure, ou une pierre propre : après les avoir touchés des deux mains, on passe ceux-ci sur le visage et le dos des mains une fois. Cela s'appelle tayammum.

L'ablution peut être complète (bain) ou partielle, selon le degré d'impureté à effacer. Elle ne doit être refaite, entre les prières, qu'après un sommeil profond ou la satisfaction d'un besoin naturel. La manière de procéder est détaillée minutieusement. On se lave trois fois, d'abord les mains puis la bouche, les narines, la face, l'avant-bras droit, puis le gauche, et une seule fois : la tête, les oreilles et enfin les pieds, en commençant par le pied droit.

Prélude à la prière rituelle, nécessaire à sa validité, l'ablution réinstaure le corps, avec lequel on s'adresse à Dieu, dans sa dignité et sa pureté originelles.

source : La prière en Islam (Eva de Vitray-Meyerovitch)